Une nouvelle soirée nous a réunis, petits et grands, autour du chant, de la danse, de la musique...

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Et ne manquez pas de découvrir la petite vidéo en fin d’article...

Les esprits chagrins diront que Piaf et Higelin chantés à tue-tête, à l’unisson et au débotté, ça ne fait pas très sérieux... Et que même si chanter en dansant donne une pulsation intérieure, imprime la carrure, ça gène l’émission posée de la voix... Et que transformer le célèbre canon de Pachelbel en cercle circassien est un blasphème... Bref, qu’une école de musique a un rang à tenir et que ce genre de soirée relève de la fête patronale et non d’un établissement labellisé.

A ceux là, on peut répondre :
Que réunir toutes les personnes de la même famille (de ceux qui ne sont pas encore à l’école de musique à ceux qui regrettent de n’en avoir jamais fait partie) autour d’une chanson, d’une danse traditionnelle, est une gageure à l’heure actuelle. Les parents s’impliquent, les petits découvrent, les élèves sont mis en valeur et tout le monde participe. La garantie de la longévité de la vie musicale des élèves étant un insaisissable mélange de volonté parentale, de plaisir de progresser et de partager, et d’implication personnelle, on a réuni ce soir-là deux facteurs primordiaux.

Que réunir tous les élèves d’une école pour partager des moments de musique est une manière inclusive de donner une place à chacun, d’utiliser l’exemple et de décloisonner les classes pour ouvrir des horizons. Les uns accompagnaient quand d’autres chantaient, les uns chantaient les solos et les autres répétaient, les uns jouaient et les autres dansaient.
Et quand un élève brûlait d’envie de participer sans connaître les morceaux, on le voyait déchiffrer discrètement, de mettre à la batterie pour ponctuer ou chercher les accords en direct...

Que pour que l’élève aborde le répertoire savant sans avoir baigné dedans, il faut qu’il donne toute sa confiance à ceux qui l’accompagnent dans son chemin de découverte. On joue sans façon avec les oeuvres du répertoire (cette année, Purcell est à l’honneur), et on se laisse guider à travers l’enfance, la première adolescence puis le lycée vers des mondes musicaux inconnus, à l’exigence extrême et à la finalité sublime. Les professeurs ont besoin de temps, de beaucoup de temps. Et que l’élève soit encore là quand il est assez mûr pour se poser la question du sens de la musique et de son apprentissage !!!
Et comme la musique est essentiellement une sorte d’avatar de l’Amour, en attendant, il faut cultiver cet amour de la musique, sous sa forme sociale, bruyante, physique, émotionnelle. Et ces fêtes ont toute leur place dans cet apprentissage.